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Partez à la découverte de la Bhagavad Gîta, un texte majeur de l’Hindouisme et de la philosophie indienne.

Baghavad Gîta

La Bhagavad Gîta : c’est quoi ?

La Bhagavad Gîta est un texte majeur de l’Hindouisme et de la philosophie indienne. Souvent considéré comme un « abrégé de toute la doctrine védique », c’est l’un des textes fondateurs du Vedânta, à côté des Upanishad et des Brahma Sûtra.

Donner une explication de ce récit en quelques lignes est un défi tant il révèle des éléments fondateurs de la pensée indienne d’une grande complexité, pensée qu’il n’a cessé d’imprégner au fil des siècles. Nous vous invitons à consulter les nombreuses émissions de France culture sur ce sujet. Sinon Mahadev sur Yay-tv.com propose également une approche plus accessible de la Bhagavad Gîta.

La Bhagavad Gîta fait partie du Mahâbhârata dont il est le sixième fragment, une vaste épopée qui conte l’histoire de lignées de rois et de sages du pays de « Bhârat », véritable nom de l’Inde. Cette épopée relate des épisodes historiques qui se mêlent à des récits mythologiques et des enseignements philosophiques.

L’histoire de Krishna et d’Arjuna

La Bhagavad Gîta écrite entre le 5ème et 1er siècle avant notre ère conte entre autres l’histoire de Krishna, 8e  avatar de Vishnou (identifié comme une manifestation du Brahman), et d’Arjuna, un prince guerrier en proie au doute au moment de se jeter dans la bataille qui risque d’entraîner la mort des membres de sa famille, les Kaurava, qui se trouvent dans l’armée opposée.

Arjuna qui était un archer émérite, maitrisant les arts martiaux, avait quatre frères, Youdhistara, l’ainé, Bhimsa, le colosse, Nakula, le taciturne, Sahadeva, le très sage. Tous les cinq, Arjuna en tête, représentaient l’armée de Pandava. Devant affronter une armée de cent homme dont ses propres cousins, il fut confronté à un questionnement profond et submergé par une vague d’émotions et de doute.

Et c’est la réponse apportée par Krishna qui constitue un des fondements de la pensée philosophique et religieuse indienne. Cocher d’Arjuna sur son char, son cousin Krishna, se montre à lui sous l’aspect d’une divinité, avatar de Vishnu, ce qui représente le but ultime auquel doit tendre tout mortel, en vue de s’affranchir, grâce à sa fusion avec l’Unique réalité, du cycle des réincarnations, le char, comme chez les grecs, représentant la métaphore de la conscience.

Le svadharma d’Arjuna dans la symphonie de l’ordre cosmique lui pose problème car il doit assassiner des membres de sa famille, la bhakti lui est alors présenté comme une voie médiane pour sortir de cette impasse. Krishna lui montre quelque chose de plus important que son svadharma. La voie médiane, c’est celle d’un acte désintéressé, tout entier tourné vers le divin. Krishna l’invite à extraire de son esprit l’inquiétude et les tourments que suscitent ce dilemme.

Le récit constitué du dialogue entre Krishna et Arjuna enseigne que même si tous les chemins diffèrent, leur but fondamental reste le même : réaliser le Brahman et échapper au cycle des renaissances à travers la réalisation du Soi, c’est-à-dire l’Atman.

Deux versets de la Bhagavad-Gita

La BhagavadGita est composée de 18 chapitres. A titre d’exemple prenons les deux premiers versets du 18ème chapitre.

  • Verset 18.1 : Arjuna dit : « J’aspire à connaître le but du renoncement [tyâga], ô Toi aux-bras-puissants, et aussi le but du sannyâsa, ô vainqueur du monstre Keshî, ô Hrisîkesha. »
  • Verset 18.2 : Le Seigneur Bienheureux dit : « Abandonner les fruits de tous actes, voilà ce qu’entendent les sages par ce mot, « renoncement » [tyâga]. Et ce que les grands érudits nomment « sannyâsa », c’est l’état même de l’homme qui pratique ce renoncement.

Alors qu’Arjuna est pris de doute et se morfond, Krishna lui enseigne ainsi que l’action est celle de l’engendrement, et celle d’une violence qui doit avoir un sens et dont je ne dois rien attendre.

Arjuna ne peut pas se laisser abattre et ne rien faire. Il doit combattre en s’inscrivant dans l’action sans être dans le désir de vouloir mener cette action de meurtre.

Le désir est double. Selon qu’il vient de l’objet, alors il risque de me mener à des actions que je vais regretter, ou qu’il vient de Soi, donc de l’Atman, alors dans ce cas je ne peux pas avoir le désir d’une action violente, je suis dedans, je suis pris dans quelque chose de plus grand que moi qui est le cycle des renaissances, la chaine des actes et que je n’ai pas choisie. Or, on doit être libéré de la chaine des actes (le karma bandha), car tout s’insère dans ce que des centaines de milliers de gens ont fait avant moi, et je dois m’en libérer. Si je me crois l’auteur de mes actes, je ne peux pas me libérer. S’il y a un désir donc, c’est celui de me mettre en retrait. Il ne peut pas y avoir de complaisance dans l’action, je n’attends pas de bénéfice de mes actes, il n’y a pas de rétribution.

Le détachement dans les actes est le but à atteindre. Je ne peux pas avoir le désir de tuer mon ennemi puisque je ne suis que dans enchaînement des actions. Arjuna n’a pas choisi la guerre, elle est là, il fait donc la guerre, mais il n’investit pas l’acte d’une intention. Il faut accomplir son propre devoir sans aucune arrière-pensée : le sage doit être indifférent aux choses extérieures, se recueillir dans la concentration mentale (yoga) et cultiver aussi la bhakti ou amour de Dieu. L’enseignement du renoncement ou détachement des fruits de l’action revêt donc une importance particulière, sans pour autant inciter à un non-agir ; chacun doit, selon sa nature, s’efforcer de remplir son devoir personnel (svadharma).

C’est un idéal de renoncement dont Ghandi lui-même s’est servi. Quand il était en Afrique du Sud, il s’est beaucoup inspiré de la Bhagavad Gîta pour élaborer sa propre philosophie de la non-violence.

Le but de la vie est de libérer l’esprit et l’intellect de leurs constructions illusoires et de les concentrer sur l’Absolu (personnifié par Krishna dans le texte de la Bhagavad Gîta).

Plusieurs chemins du yoga

Le récit a été traduit et étudié et commenté dans de très nombreuses langues et continue de faire l’objet de nombreuses recherches encore aujourd’hui. Notamment avec l’essor du yoga. Dès le 18ème de nombreux penseurs européens vont s’intéresser à ce texte. C’est après la bible le texte saint le plus traduit au monde.

La Bhagavad-Gîtâ montre plusieurs chemins :

  • le Bhakti yoga (le yoga de la dévotion),
  • le Jnana yoga (la voie de la connaissance),
  • le Karma yoga (l’action accomplie avec une attitude juste, sans égoïsme). Il s’agit des trois yogas formant le Trimarga, ou voie vers l’éveil.

Même si la connaissance de la Baghavad Gîta n’est pas indispensable pour faire du yoga, en comprendre les enjeux principaux est une aide précieuse pour savoir d’où il vient et comment l’aborder. Je ne dois pas faire du yoga-Paris dans l’attente d’un résultat, je dois faire du yoga pour lui-même. Ce que nous apprend ce récit c’est qu’il faut prendre du recul avec les faits, les apparences douloureuses des choses. Si je comprends que je suis un instrument parmi d’autres de la réalisation de quelque chose qui me dépasse, j’aborde différemment ma vie, mon yoga.

Un pratiquant sérieux du yoga devrait toujours en faire la lecture. Il existe de nombreuses traductions, certaines évidemment et c’est conseillé, sont commentées.

La Bhagavad Gîta- L’essence du Yoga de Stephen Mitchell ou la Bhagavad Gîta de Marc Ballanfat ont bonne presse.

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