Cette crise sanitaire nous en apporte une preuve exemplaire… le plus grand des virus est bien la peur ! Se propageant à une vitesse fulgurante, elle est à elle seule capable de créer des dégâts immenses. Pour enrayer sa propagation, et limiter les risques de contamination, la solution la plus efficace est… la connaissance ! Comprendre par soi-même pour sortir de l’ignorance et ne pas sombrer dans la peur… Voilà un remède totalement gratuit, qui ferait des miracles sur les plans physiques et psychiques ! La bonne nouvelle en ce qui concerne le système immunitaire, c’est qu’il n’est pas nécessaire de faire de longues études de médecine pour en comprendre le fonctionnement et pour savoir comment le maintenir efficace et puissant. Pour vous en assurer, je vous invite à consulter notre précédent article dans lequel vous a été décortiqué cet incroyable système défensif qu’est notre système immunitaire. Doué d’une intelligence et d’une sophistication éblouissante, il ne peut cependant bien fonctionner que s’il est régulièrement entretenu, avec des outils et des produits appropriés. Nous avons longuement développé la question clé de l’alimentation, ainsi que la nécessité de maintenir une santé intestinale optimale, et ne reviendrons pas sur ce point ici. Dans ce présent article, nous nous concentrerons sur une autre cause majeure de l’affaiblissement de l’immunité : le stress !
Stress et système immunitaire
Puisque certains scientifiques affirment qu’il est responsable de 90 % des maladies, il n’est pas étonnant que le stress ait sa part de responsabilité dans la vulnérabilité des immunodéprimés. Terme qui a vu sa cote de popularité grimper comme jamais, l’immunodépression peut s’expliquer par de multiples raisons, mais bien souvent le stress et l’anxiété sont deux fidèles complices que l’on retrouve en haut de la liste. Pourquoi ? Comment expliquer ce lien de cause à effet ? Puisque notre époque a besoin d’études scientifiques pour valider ce que le bon sens et la logique seraient capables de mettre en évidence sans avoir à mettre de blouse blanche, penchons-nous sur les travaux de Sheldon Cohen et ses collègues de l’Université de Pittsburg. Ils ont comparé la réaction de l’organisme de volontaires non stressés à celle de volontaires stressés depuis plusieurs semaines face à des attaques de rhinovirus : des virus responsables du rhume et injectés directement dans les narines. Pour évaluer le niveau de stress des volontaires, les chercheurs les ont préalablement questionnés sur leur passé et les événements stressants qu’ils ont rencontrés au cours de leur vie.
Une fois les participants placés en quarantaine et mis en présence du virus, Sheldon Cohen et ses collègues ont étudié leur réaction inflammatoire.
« L’inflammation est en partie contrôlée par le cortisol, une hormone. Et lorsque le cortisol ne parvient plus à jouer son rôle, l’inflammation peut devenir incontrôlable », explique-t-il. Or, le cortisol, ce puissant anti-inflammatoire naturel, est produit en grande quantité lorsqu’on est soumis à une agression virale ou bactérienne ou… à un stress important. On pourrait donc imaginer que plus il y a de cortisol, meilleure est la réaction inflammatoire. Pas du tout ! Les chercheurs américains ont remarqué que passé un certain seuil, l’organisme s’habitue à la présence du cortisol et finit par résister à son action anti-inflammatoire.
Conséquence : lors d’une attaque pathogène, les cellules du système immunitaire sont insensibles au cortisol libéré, comme « endormies », et ne jouent pas leur rôle de défenseur. Elles ne sont plus capables de réagir normalement et engendrent des niveaux d’inflammation qui augmentent le risque de problèmes de santé plus graves.
Autrement dit, à force de baigner dans le cortisol, cette hormone générée en période de stress, les cellules du système immunitaire finissent par s’adapter et résister à son action. Elles sont comme anesthésiées, sourdes au message anti-inflammatoire que le cortisol leur adresse.
Autrement dit encore… à force de crier au loup, plus personne ne nous écoute !
Nous pourrions évoquer d’autres études scientifiques, comme celle de Sophie Ugolini, directrice de recherche Inserm au Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy, et ses collègues du CNRS et d’Aix-Marseille Université, qui confirme expérimentalement que les hormones du stress qui se lient aux récepteurs β2-adrénergiques réduisent la réponse immunitaire… mais avons-nous réellement besoin de toutes ces études pour nous en convaincre ?
Nul besoin d’aller jusqu’à décortiquer le fonctionnement de nos hormones pour mettre en évidence ce lien entre stress et immunité.
Sans compter que le stress peut avoir des effets encore plus pernicieux sur le système immunitaire en incitant à déployer des stratégies malsaines – par exemple fumer, boire trop de caféine ou d’alcool, consommer trop de sucre et d’aliments transformés, avoir de mauvaises habitudes de sommeil ou négliger le sport et les activités sociales !
Et cela, pas besoin de le faire valider par la science, nous le savons tous par expérience !
Yoga et gestion du stress
Le lien entre immunodépression et stress n’étant plus à faire, voyons maintenant comment le Yoga peut nous aider à gérer ces pics de stress et donc, par corrélation, à diminuer nos risques de tomber malade !
Dans l’article « Gérer son stress grâce au yoga », nous avions mis en évidence les mécanismes du stress pour comprendre à quel niveau le Yoga pouvait agir. Mais si tout ceci reste encore un peu confus, voici un petit résumé avant de continuer.
“Un stress psychologique entraîne l’activation de l’hypothalamus dans le cerveau, explique Sophie Ugolini, puis s’ensuit une cascade d’événements qui activent le système nerveux dit sympathique.” Ce système nerveux sympathique induit la production d’hormones de “stress” telles que les catécholamines (adrénaline et la noradrénaline), qui circulent alors dans le sang pour déclencher différentes réactions physiologiques de riposte au niveau des tissus et organes (augmentation du rythme cardiaque, de la fréquence respiratoire, de la contraction musculaire, de la consommation énergétique, etc).
Normalement, lorsque les causes du stress ont disparu, le corps se régule automatiquement en activant le système nerveux parasympathique. Il cesse de produire toutes ces réactions en chaîne, et se met en mode repos pour permettre aux organes sollicités de se réparer.
Mais hélas, notre mode de vie hyper-accéléré nous maintient très souvent dans le système sympathique, empêchant le retour bénéfique du système parasympathique. Hyper-stimulés, hyper-agités, hyper-excités, nous ne savons plus comment nous détendre, et toute cette chimie non évacuée devient toxique et problématique.
C’est probablement pour cela que le Yoga remporte un tel succès planétaire… car pour rétablir le système parasympathique, il sait y faire !
Grâce à la respiration tout d’abord… Une pratique comme Anuloma Viloma, la respiration alternée, est d’une efficacité rare pour se détendre profondément. Une vingtaine de cycles, réalisés avec concentration, vous apporteront des effets immédiats. Imaginez donc le résultat si vous installez cette pratique dans la durée !
Et surtout… imaginez les miracles si vous conjuguez une pratique quotidienne du pranayama (exercices respiratoires), avec une pratique assidue des asanas, les postures du Yoga !
Les asanas permettent d’étirer et de contracter les muscles de manière douce. Contrairement à un sport extrême ou à de la gymnastique, ils ne génèrent pas de fatigue, car l’effort et la contraction sont toujours contre-balancés par le repos.
La pratique des postures de Yoga permet de donner de l’attention à son corps. Or l’attention, c’est de l’énergie qui guérit ! En état de stress, nous sommes enfermés dans nos pensées négatives, qui se succèdent à une vitesse effrénée. Pour se calmer, il n’y a pas d’autre solution que de quitter son mental haut perché pour redescendre dans la matérialité.
Nous souffrons tous d’un réel besoin d’habiter de nouveau notre corps, et le Yoga, qui invite à se concentrer sur les sensations et la respiration, est une pratique idéale pour cela.
Mais le moment royal pour accéder à une détente optimale… c’est après le pranayama et les asanas… pendant la relaxation finale ! Un cours de Yoga se termine toujours par la posture de Shavasana, la posture du cadavre ! Cet asana porte bien son nom, car en restant allongés sur nos tapis, immobiles, nous avons la possibilité de goûter, ne serait-ce qu’un court instant, à la paix éternelle !
Nous sommes immortels
Les yogis n’ont de cesse de le répéter… Nul besoin d’attendre la mort pour goûter à l’éternité !
Nous avons affirmé, dans les premières lignes de cet article, que le remède le plus efficace pour dissoudre la peur était la connaissance. Connaissance des mécanismes de notre corps, connaissance de notre mental… mais surtout, connaissance de notre nature véritable !
La véritable connaissance, à laquelle nous invite le fameux « Connais-toi toi-même », n’est autre que cette réponse finale à cette question ultime : « Qui suis-je ? ».
S’il nous est encore impossible de répondre à cette question… écoutons ce qu’affirment tous ces Yogis qui ont réalisé leur nature véritable :
Nous sommes sans commencement, sans fin, sans limite… nous sommes immortels !
Dans notre monde totalement contaminé par la peur de mourir, quoi de plus relaxant à entendre !
Lorsque nous nous sentons petits, faibles, et impuissants, quoi de plus puissant que de nous rappeler que nous sommes grands !
Donc… en plus de bien s’alimenter, bien respirer, bien bouger et bien se détendre… il est hautement recommandé de régulièrement écouter les paroles de tous ces sages qui, conscients d’être une âme immortelle en voyage, devaient sécréter bien peu de cortisol !