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Yoga et scoliose

Grand expert de la colonne vertébrale, qu’il veille à maintenir bien alignée pour assurer la libre circulation de l’énergie vitale, le Yoga s’avère très efficace pour corriger les déviations et redresser les plus tordus d’entre nous !

Dans son excellent livre « Yoga et scoliose », Rachel Krentzman nous révèle les résultats d’une étude publiée en 2014 par le Dr Loren Fishman et ses collègues, sur les bénéfices du yoga sur la scoliose. 

« Ils ont relevé une amélioration significative du degré de courbure chez les personnes pratiquants la position Vasisthasana (la planche sur le côté) sur la partie convexe de leur déviation, chaque jour pendant 90 secondes en moyenne. Cette étude initiale, bien qu’elle ait montré quelques limites dans sa méthode, a relevé une amélioration moyenne de 32 % chez l’ensemble des sujets, et de presque 41 % chez ceux ayant pratiqué l’exercice avec le plus de sérieux. Elle a fait entrer le yoga dans le monde médical mondial en tant que solution viable et non invasive contre la scoliose et ses complications. »

Ce qui tient particulièrement à cœur à cette yogathérapeute, diplômée en kinésithérapie et fondatrice d’Embody Physical Therapy and Yoga, c’est bien le caractère non invasif et non-violent de la pratique du Yoga. Car dans le traitement de la scoliose, les soins se sont en effet souvent résumés à une bataille énergique menée contre les malformations diagnostiquées. Rachel Krentzman nous rappelle donc à quel point il est fondamental de respecter, dans toute démarche de guérison, ce premier des yamas, pilier de la pratique morale du Yoga : Ahimsa, la non-violence.

« La non-violence s’interprète de diverses façons : votre comportement envers les autres, envers la planète et, finalement, envers vous-même. Dans ce contexte de la scoliose, c’est un des préceptes les plus importants, dans lequel, je pense, repose le secret d’un bon travail. Considérez-vous votre courbure comme quelque chose qu’il faut « combattre » ou « contrer » ? Vous voyez-vous avec un corps « courbé » qui a besoin d’un « redressement » ?

Etes-vous prêts à essayer une approche différente, qui demande de plus en plus d’acceptation et de bonté ? Si vous considérez votre courbure comme indépendante de vous-même, elle devient une entité qui nécessite d’être corrigée et redressée, quelque chose que vous voyez comme un « problème » ou un « dommage ». Vous pouvez aborder ce problème avec violence et le souhait agressif de le « figer ». L’orthèse ou la chirurgie peuvent améliorer l’état de personnes dont la courbure est accentuée, mais aussi être ressenties par le corps comme des approches trop violentes qu’il finit par rejeter.

Que ces traitements soient nécessaires ou non, vous pouvez donc choisir une autre tactique pour votre corps. Vous pouvez travailler la courbure à l’aide de postures physiques (asana), incluant dans votre pratique la respiration, la conscience et une certaine douceur. En agissant en toute confiance et dans de bonnes conditions, votre colonne trouvera son équilibre. Vous découvrirez ce qui fonctionne pour vous, en sachant que vous possédez les outils qui vous aideront et que vous n’avez pas besoin d’un dispositif extérieur.

Vous pourrez choisir la gentillesse plutôt que l’agressivité, la paix au lieu de la violence. »

Mais pour agir en toute confiance et dans de bonnes conditions, une compréhension claire des mécanismes de la scoliose est nécessaire. Chaque courbure étant unique, il est essentiel d’en avoir une vision précise, afin d’adapter la pratique à chaque besoin spécifique.

La scoliose est décrite comme une courbure en forme de S, ou, autrement dit, comme une déviation latérale. Elle est soit structurelle, soit fonctionnelle. Il faut bien différencier ces deux sortes de scolioses, qui forment deux catégories bien distinctes.

La scoliose structurelle, appelée aussi idiopathique du fait qu’elle demeure inexpliquée, est celle que l’on rencontre la plupart du temps. Elle comprend une déviation latérale doublée d’une rotation des vertèbres, et est causée par un développement anormal des muscles et des os de la colonne. Lors de la croissance, un côté des vertèbres se développe plus que l’autre. On découvre habituellement ce genre de scoliose avant l’adolescence, et dans les cas très sévères, la déviation peut affecter le fonctionnement des poumons ou d’autres organes.

Comme elle présente des changements de structure du squelette, ce type de scoliose est plus compliqué à corriger en yoga. Toutefois, on peut travailler à la renverser partiellement, et veiller à ce qu’elle n’empire pas. Des exercices peuvent également soulager les douleurs et inconforts amenés par la scoliose. De plus, un déséquilibre musculaire allant de pair avec toute déviation, c’est à ce niveau que le yoga permettra d’obtenir de très bons résultats.

La scoliose fonctionnelle, quant à elle, n’est pas directement due à un problème dans la colonne vertébrale. Elle consiste en une simple déviation latérale sans rotation de la colonne. C’est pourquoi, si les déséquilibres qui la causent sont corrigés, elle pourra plus facilement disparaître. Elle peut être causée par une habitude causant une asymétrie, par des spasmes musculaires dans le dos, par un affaissement de l’arche d’un pied ou encore par une inégalité dans la longueur des jambes.

Qu’elles soient structurelles ou fonctionnelles, les scolioses peuvent être de trois types. Il s’agira soit d’une courbure thoracique (située dans le haut du dos), soit d’une courbure lombaire (située dans le bas du dos), soit d’une double courbure (affectant à parts égales la colonne thoracique et lombaire).

Maintenant que nous avons une idée claire des différentes courbures scoliotiques, venons-en à la question clé de la pratique !

« Une des principales complications de la scoliose, explique Rachel Krentzman, est la tension musculaire : elle résulte du déséquilibre des forces qui agissent sur la colonne vertébrale (…). À cause de ce déséquilibre, des muscles qui ne sont pas destinés à travailler toute la journée sont sollicités pour agir contre la gravité. Les muscles du côté concave de la courbure se rétractent, se tendent et exercent une tension continue sur la colonne. Les muscles du côté convexe s’étirent et, par conséquent, s’affaiblissent. »

Rachel Krentzman préconise donc avant toute chose un travail régulier d’étirements bien ciblés, pour relâcher la tension de ces muscles de façon à ce que la colonne puisse commencer à se redresser. Elle insiste également sur la nécessité d’ouvrir les hanches, car quand la tension des muscles ilio-psoas se relâche, la colonne s’étire naturellement et nous avons plus de facilités à nous tenir droits.

Une fois que la tension de la colonne est globalement apaisée, la phase suivante est le travail de normalisation de la courbure. Pour y arriver, il sera bien évidemment nécessaire de savoir à quel type de courbure nous avons affaire, et d’en connaître la direction.

Les efforts devront alors se concentrer sur ces trois objectifs :

1- renforcer le côté étiré et affaibli de la courbure (le côté convexe), grâce à des postures comme vasisthasana (la planche latérale) ou ardha chandrasana (la demi-lune).

2- allonger le côté rétréci et rétracté de la courbure (le côté concave), grâce à des postures comme trikonasana (le triangle) ou parsvakonasana (la posture de l’angle latérale)

3- créer l’allongement et la symétrie sur toute la longueur de la colonne.

« Les anomalies de la colonne vertébrale, y compris la scoliose, nous rappelle Rachel Krentzman, ne sont pas censées faire mal. » En cas de douleur, « tout ce qu’il faut, c’est créer de l’espace entre les vertèbres. Et une fois que la douleur a disparu, la douleur s’en va ». Pour cette raison, elle recommande, en plus de la pratique des étirements et des postures, la pratique de la traction, qui favorisera cette décompression. Cela demande de s’équiper d’un « mur de yoga », ou d’étudier le système D qu’elle décrit avec photos à l’appui.

Si tous ces exercices sont pratiqués régulièrement, avec conscience et minutie, nul doute que de grands progrès ne tarderont pas à se manifester. Mais pour que la guérison soit complète, il ne faudra pas se limiter à la simple dimension physique…

Insistant sur le fait que nous sommes bien plus qu’un simple assemblage d’os et de muscles, et qu’à notre corps physique, la tradition yoguique rajoute un corps énergétique, un corps mental, un corps intellectuel et un corps extatique, Rachel Krentzman invite à comprendre la sagesse ancienne du yoga et à adhérer au système complet qui comprend les huit étapes décrites par Patanjali.

« Tous les exercices présentés (…) peuvent vous aider à guérir de vos douleurs chroniques, de vos tensions et des complications dues à votre scoliose, mais la véritable opportunité de changement vient de l’intérieur. Je crois et j’ai expérimenté que la vraie santé et le bien-être ne peuvent s’exprimer que lorsque vous intégrez la pleine conscience, la méditation et la respiration dans votre vie ».

Sur ces belles paroles… n’oubliez pas de respirer et d’être bien présents sur vos tapis !

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