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Pratiquer pratyahara, la clé de la pleine santé.

En ces temps qui nous invitent à rester calmes pour ne pas alimenter ces tornades émotionnelles qui nuisent gravement à la santé physique et mentale, il devient important, et même urgent, de maintenir sa pratique et de s’y ancrer solidement.

De la pratique yoguique, tout le monde connaît les asanas, les postures, dont nous ne dresserons pas ici la liste des multiples bénéfices. Un peu moins connaissent le pranayama, les exercices respiratoires, dont la pratique fait partie du quotidien des yogis plus engagés, et plus accros à ces techniques qui les tirent vers le haut !

Mais qui connaît, et surtout, qui pratique, pratyahara ?

Lors de notre dernier article « Pratyahara, la branche oubliée du yoga », nous avions pointé le manque d’attention porté à ce cinquième membre de l’ashtanga yoga, pourtant indispensable au bon fonctionnement du système entier.

Ce système, qui est le socle même du yoga moderne, propose un cheminement progressif, par paliers, pour accéder à la liberté véritable, la liberté intérieure.

En effet, et comme nous le rappellent Pierre Feuga et Tara Michaël dans leur excellent « Que-sais-je ? » consacré au yoga, « pour acquérir la domination sur l’esprit tout entier, (conscient et inconscient), il existe une méthode, celle que décrit Patanjali dans son « yoga à huit membres » (ashtanga yoga), les cinq premiers (yamaniyamaasanapranayamapratyahara) étant dits externes, et les trois derniers (dharanadhyanasamadhi) étant dits internes. »

Pratyahara se situe au cinquième palier, à l’exacte frontière entre la pratique externe et la pratique interne. Autrement dit, pour accéder aux étages plus élevés où se trouvent la concentration (dharana), la méditation (dhyana), et le samadhi, nous ne pouvons pas contourner pratyahara.

Pour reprendre les mots de David Frawley, extraits de son livre Yoga et Ayurveda, « il est impossible d’aller directement des asanas à la méditation (dhyana). Ceci demande de passer du corps à l’esprit en oubliant ce qui existe entre les deux. Afin d’effectuer cette transition, la respiration et les sens qui lient le corps à l’esprit doivent être contrôlés et développés correctement.

C’est à ce stade que le pratyahara rentre en jeux. Avec le pratyahara, nous parvenons à contrôler notre énergie vitale ainsi que nos impulsions et nous parvenons à maîtriser nos sens indisciplinés, qui sont les deux conditions pour réussir à méditer. »

Traduit habituellement par « retrait des sens »pratyahara consiste ni plus ni moins à déconnecter les sens des objets extérieurs.

Ainsi, pour qui pratique pratyhara, nul besoin de se retirer sur une île déserte pour échapper au bruit, à l’agitation et à toute sorte de tentations et stimulations qui pourraient nuire à notre paix intérieure… Il suffit de retirer son sens de la vue du monde extérieur, et de faire la même chose avec le sens de l’ouïe, le sens de l’odorat, le sens du toucher et le sens du goût !

Comme la tortue qui retire ses membres dans sa carapace, le yogi ne voit plus, n’entend plus, ne sent plus… tout en restant bien là, distant et pourtant formidablement présent.

Cette pratique, si elle fait rêver en cette période où le monde extérieur n’est pas toujours beau à regarder, nous semble d’emblée très avancée, et réservée à de rares initiés.

Mais sans aller jusqu’à vivre cet état radical de repli intégral, il est tout à fait possible de pratiquer pratyahara à sa mesure, avec l’humilité du débutant qui sait qu’il s’aventure sur un chemin très exigeant.

Comment ?

À cette question, David Frawley commence par répondre qu’il existe quatre formes principales de pratyahara :

1. indriya pratyahara, ou contrôle des sens

2prana pratyahara, ou contrôle du prana

3. karma pratyahara, ou contrôle de l’action

4. mano pratyahara, ou diriger les sens vers l’intérieur.

Chacune possède ses méthodes spécifiques.

Indriya pratyahara étant la forme de pratyahara la plus importante, nous concentrerons notre attention sur elle, car elle est probablement la plus accessible, tout en restant formidablement puissante.

« La plupart d’entre nous souffrons de surcharge sensorielle qui est le résultat d’un bombardement constant provenant de la télévision, de la radio, des ordinateurs, des journaux, des magazines et des livres.

Notre société de consommation a pour but de captiver notre attention par l’intermédiaire des sens. Nous sommes sans arrêt confrontés à des couleurs vives, des sons bruyants et des sensations dramatiques.

Le problème provient du fait que les sens, semblables à des enfants non éduqués, possèdent leur propre volonté qui est en grande partie de nature instinctuelle. Ce sont eux qui communiquent au mental ce qu’il faut faire. Si nous ne les disciplinons pas, ils nous domineront par leurs demandes inépuisables.

Nous sommes si habitués aux activités sensorielles continues que nous ne savons pas rester silencieux. Nous sommes devenus les otages du monde des sens et de ses attraits. Nous recherchons ce qui attire nos sens et nous oublions les objectifs supérieurs de la vie.

C’est la raison pour laquelle, de nos jours, le pratyahara est certainement la branche la plus importante du yoga. »

Tous ces arguments ne peuvent que donner envie de pratiquer sur-le-champ !

Mais… comment ?

David Frawley explique que cela commence par l’absorption correcte d’impressions.

La plupart d’entre nous faisons attention aux aliments que nous absorbons et aux personnes qui nous tiennent compagnie, mais il se peut que nous n’exercions pas autant de discrimination sur les impressions que nous absorbons par les sens.

Nous acceptons des impressions provenant des médias que nous n’accepterions jamais dans notre vie personnelle. Nous acceptons chez nous, par l’intermédiaire de la télévisions et des films, des personnes que nous n’accepterions jamais dans notre foyer dans la vie réelle ! (…)

Selon l’Ayurveda, les impressions sensorielles sont les principaux aliments de l’esprit. (…) De même que de la nourriture peu nutritive intoxique notre corps, les impressions de mauvaise qualité intoxiquent notre esprit. (…) »

Le Pratyahara nous fournit de nombreux outils nous permettant de gérer les impressions sensorielles correctement.

La façon la plus simple de contrôler nos impressions est peut-être de les éliminer simplement, de vivre des moments sans apport sensoriel. Tout comme le corps bénéficie du jeûne, le mental bénéficie du jeûne d’impressions.

Cette méthode peut être aussi simple que de s’asseoir pour méditer les yeux fermés ou d’aller faire une retraite quelque part, loin des bombardements sensoriels, comme dans un chalet de montagne par exemple.

Un jeûne de média comme s’abstenir de télévision, de radio, etc. peut s’avérer très bénéfique pour nettoyer et régénérer l’esprit. (…)

Une autre méthode pour purifier l’esprit et contrôler les sens consiste à se concentrer sur une source d’impressions uniforme telle que contempler l’océan ou le ciel bleu.

De même que le système digestif est perturbé par des habitudes alimentaires irrégulières et des aliments de qualité opposées, notre aptitude à digérer les impressions peut être perturbée par des impressions discordantes ou excessives. Et de même que pour améliorer notre digestion, nous pouvons avoir besoin d’absorber une seule catégorie d’aliments, notre digestion mentale peut nécessiter une absorption d’impressions naturelles et homogènes. (…)

Une autre manière de contrôler les sens est de créer des impressions positives et naturelles. Il existe diverses façons de procéder : méditer sur des aspects de la nature tels que sur les arbres, les fleurs, ou les rochers, ainsi que visiter des temples ou autres lieux de pèlerinages qui sont dépositaires d’impressions et de pensées positives. (…)

Une autre technique de retrait sensoriel consiste à se concentrer sur les impressions intérieures, en retirant notre attention des impressions extérieures. Nous pouvons créer nos propres impressions à l’aide de notre imagination ou contacter les sens subtils qui rentrent en jeu lorsque les sens physiques sont au repos.

La visualisation est la façon la plus simple de créer des impressions intérieures. (…)

Nous le voyons bien ici, les méthodes ne manquent pas, et les fondements de la pratique demeurant inchangés, chacun pourra faire preuve de créativité pour trouver le pratyahara qui aura sur lui les meilleurs effets.

Namasté ! 

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