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Anuloma Viloma Pranayama,Une pratique de prévention et d’élévation

Parmi les grandes leçons à tirer de la crise sanitaire que nous traversons, il y a l’évidence d’une urgence à mettre l’accent sur la prévention.

En matière de respiration, Jean-Paul Allaux, spécialiste en kinésithérapie respiratoire et cardiovasculaire, nous offre un témoignage très inspirant sur son travail avec les enfants. Ayant basé l’exercice de sa profession sur la pédagogie de la respiration chez les petits, il nous offre dans son livre « Apprenez à respirer à vos enfants », un guide pratique et théorique dont les nombreuses rééditions en font un ouvrage de référence.

Les maladies ORL (rhino-pharyngites, rhinites, otites, sinusites) avec leur prolongement au niveau pulmonaire (bronchiolite, bronchite, asthme, dilatation des bronches…) sont malheureusement de plus en plus répandues de nos jours et à tout âge.

La pollution atmosphérique, les appartements surchauffés ou enfumés par des parents tabagiques, les rues des villes saturées de gaz d’échappement… tous ces maux contemporains bien connus sont bien souvent responsables de l’installation de ces affections dès la petite enfance.

Dans son livre destiné aux parents, enseignants et praticiens, pour aider les enfants, et même les adultes, à prévenir et même guérir de ces différentes affections, Jean-Paul Allaux donne de nombreux exercices spécifiques à faire à l’école ou à la maison.

Mais avant cela, il nous rappelle à quel point il est essentiel d’avoir une bonne hygiène nasale, pour s’assurer que nous respirons bien par le nez (et non par la bouche), et que les deux narines sont toutes les deux bien débouchées.

Tout ceci ne pourra bien sûr qu’attirer l’attention des yogis, qui ne manqueront pas d’acquiescer et peut-être même de s’exclamer que c’est bien ce qu’ils répètent depuis des siècles !

Dans la tradition yoguique, la respiration est la manifestation extérieure du prana, l’énergie vitale. En contrôlant sa respiration grâce à des exercices spécifiques (pranayama), le flux du prana dans le corps s’accroît, rechargeant le corps et l’esprit.

Si l’intention première de ces exercices yoguiques est d’augmenter son énergie vibratoire et de pacifier son mental de façon à préparer le terrain pour la méditation, le pranayama a de précieux effets secondaires sur quiconque le pratique de façon régulière.

En plus d’être une puissante pratique spirituelle d’élévation, il est une précieuse pratique thérapeutique de prévention.

Parmi tous ces exercices, l’un des plus accessibles, et donc des plus recommandés, est Anuloma Viloma, la respiration alternée, également appelé Nadi shodhana pranayama.

Le très renommé docteur ayurvédique, David Frawley, affirme dans son livre « Yoga et Ayurveda » que « la respiration alternée par les narines est la technique la plus importante de pranayama en Ayurveda. Ida et Pingala fournissent l’énergie principale au corps et à ses organes situés de chaque côté du corps ».

Dans « Le Yoga, guide complet et progressif », le livre de référence du Yoga Sivananda, il est également dit « qu’Anuloma Viloma est le meilleur exercice de purification des nadis et prépare au pranayama plus avancé ».

« Les nadis sont des conduits nerveux dans le corps astral, à travers lesquels circule le prana. Les asanas et le pranayama visent à purifier les nadis, car s’ils s’obstruent, le prana ne peut circuler librement, et cela entraîne des problèmes de santé.

D’après les anciens yogis il y a environ soixante-douze mille nadis : la Sushumna est la plus importante de tous, et elle correspond dans le corps physique à la moelle épinière.

De chaque côté de la Sushumna se trouvent deux autres nadis appelés Ida et Pingala (…).

Le nadi Pingala correspond à la narine droite et à l’hémisphère gauche du cerveau. Le nadi Ida correspond à la narine gauche et à l’hémisphère droit. Dans le langage mystique du yoga, le nadi Pingala réchauffe et correspond au Ha, le soleil, tandis que le nadi ida refroidit et correspond au Tha, la Lune.

L’étape finale du Hatha Yoga et du Raja Yoga survient lorsqu’un équilibre parfait est établi entre ces deux nadis. »

Stimulant alternativement ces deux nadis, la respiration alternée est un excellent exercice pour équilibrer le système nerveux. Il peut vous calmer lorsque la nervosité vous envahit, mais aussi vous stimuler si vous vous sentez léthargique et vous aider à vous recentrer si votre esprit s’égare.

Dans le livre de Swami Satyananda Sarasvati, « Asana, Pranayama, Mudra, Bandha », les effets bénéfiques de cette pratique sont listés ainsi :

« – Nadi shodan est un exercice préliminaire aux techniques avancées de méditation.

– Il induit le calme et la tranquillité d’esprit.

– Il libère les blocages des conduits praniques.

– Il équilibre la circulation de prana dans les nadis Ida et Pingala.

– Il élimine les toxines du sang.

– Tout le corps reçoit un apport supplémentaire d’oxygène et rejette le maximum de gaz carbonique, d’où une amélioration de la santé en général. Le cerveau bénéficie de ces avantages, les centres nerveux sont stimulés et travaillent au mieux de leur capacité.

– L’air résiduel des poumons est renouvelé. »

Comment pratiquer Anuloma Viloma ?

Le pranayama doit être agréable et donc ne jamais créer de tensions. Pour cela, il est conseillé d’avancer par étapes et de toujours adapter sa pratique à ses possibilités.

Dans « Le Yoga du corps et de l’esprit » des centres de Yoga Sivananda, autre livre de référence du Hatha Yoga, il est conseillé au débutant de commencer par la respiration avec une seule narine :

« La main droite devant le visage en Vishnu mudra (sceau énergétique aidant à garder l’énergie à l’intérieur du corps et favorisant la concentration), fermez la narine droite avec le pouce. Inspirez 3 secondes et expirer 6 secondes par la narine gauche. Ceci correspond à un cycle. Pratiquez 10 cycles au maximum, puis refaites pareil avec la narine gauche et l’annulaire droit, en inspirant et expirant par la narine droite. Pratiquez de chaque côté pendant plusieurs semaines. Puis augmentez les temps d’inspiration et d’expiration. Au début, vous pouvez inspirer 4 secondes et expirer 8 secondes (4/8), puis allonger l’écart à 5/10, puis à 6/12.

Lorsque vous êtes capables d’inspirer en 6 secondes et d’expirer en 12, passez à la respiration alternée simple :

Fermez la narine droite à l’aide du pouce, inspirez par la narine gauche 4 secondes, fermez la narine gauche avec l’annulaire, puis expirez 8 secondes avec la narine droite. Inspirez par la narine droite 4 secondes, puis expirez par la narine gauche 8 secondes. Pratiquez 10 cycles au maximum. Augmentez les temps d’inspiration et d’expiration en passant à 5/10, à 6/12, puis à 7/14.

Une fois que vous parvenez à inspirer 7 secondes et à expirer 14 secondes dans la respiration alternée simple, passez à la respiration alternée avec rétention.

Inspirez par la narine gauche 4 secondes, fermez la narine, retenez le souffle, 8 secondes, puis expirez par la narine droite 8 secondes. Inspirez par la narine droite 4 secondes, retenez le souffle 8 secondes, puis expirez par la narine gauche 8 secondes. Pratiquez 10 cycles au maximum. Augmentez les temps d’inspiration, de rétention et d’expiration en passant à 5/10/10, 6/12/12 puis 7/14/14.

Alors que vous faites des progrès, essayez de retenir le souffle plus longtemps dans la respiration alternée complète. Inspirez par la narine gauche 4 secondes, retenez le souffle 16 secondes et expirez par la narine droite 8 secondes. Puis inspirez par la narine droite 4 secondes, retenez le souffle 16 secondes et expirez par la narine gauche 8 secondes. Pratiquez 10 cycles maximum. Augmentez la durée des inspirations, rétentions et expirations comme suit : 5/20/10, 6/24/12 puis 7/28/14. »

Bonne respiration !

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