Il importe de rappeler un des fondamentaux du yoga. Ne pas se faire violence, Ahimsa, un terme sanskrit signifiant « non-violence » ou bien encore « respect de la vie » et qui est au cœur de la culture indienne et des traditions initiées par les sutras de Patanjali, un texte fondateur du yoga. Ahimsa est composé de « a », préfixe privatif et de « hims » auquel on peut attribuer différents sens notamment celui de « blesser » ou « ôter la vie ». Ahimsa signifie donc « ne pas blesser, ne pas faire de mal, ne pas ôter la vie ». Il ne s’agit pas de réduire ce principe à son premier sens propre mais de prendre en compte sa dimension métaphysique, en particulier tout ce qui relève de l’hostilité qu’on pourrait ressentir à l’égard de la vie contenue en soi et à l’extérieur de soi. Une condition indispensable à la réalisation de l’Atman qui représente pour le yogini confirmé et investi spirituellement dans sa pratique, le but ultime.
Les textes des Védas précisent bien que nulle créature ne doit être abattue et cela explique entre autres pourquoi les Brâhmanes en Inde sont de fervents végétariens.
Dans ces écrits, chacun est invité à ne causer aucun tort à tous les êtres vivants qu’il leur est étranger ou non. Il est important aussi de le mettre en perspective avec la pensée indienne dans sa dimension karmique en référence au conséquentialisme qui veut qu’une action moralement juste est une action dont les conséquences sont bonnes. Autrement dit, le conséquentialisme est le point de vue moral qui prend les conséquences pour seul critère normatif. Ainsi cela permet de définirque les actes nuisibles engendrent un karma négatif qui se répercutera dans cette existence ou dans une autre, et inversement, les actes positifs alignés avec la vie, engendrent un karma positif qui aura des effets positifs dans cette existence ou une autre.
Dans les sutras de Patanjali toujours, le yoga y est présenté sous formes de 8 branches ou Ashtanga Yoga. Ces huit branches représentent différentes facettes du yoga -Paris. La première branche est Yama, un ensemble de principes éthiques, de règles morales pour la vie en société et Ahimsa est le premier des Yama, prouvant ainsi l’importance qu’on lui confère dans la tradition yogi la plus ancienne. Il s’agira donc de ne pas causer la souffrance, ni de dommage, respecter la vie humaine, mais aussi la vie animale, végétale et minérale. Et malgré la distance qu’on peut choisir de mettre avec la dimension spirituelle du yoga, il apparaît nécessaire d’intégrer qu’il porte en lui ces fondamentaux.
Loin de la performance
Beaucoup de gens qui ne connaissent le yoga que de loin l’associent parfois à une pratique physique douce, une gymnastique avec des accents mystiques que les mantras comme « Om » ne font que renforcer dans l’imaginaire collectif. C’est un tort évidemment, puisque tout pratiquant sait combien son corps est engagé en profondeur dans sa pratique mais il est tout autant erroné de pratiquer le yoga dans un esprit de compétition qui nous pousserait à vouloir toujours, et parfois dans d’inutiles batailles d’ego tellement antinomiques avec le yoga -Paris et sa philosophie, chercher à réaliser des postures trop compliquées pour notre corps et notre niveau de pratique. Les vertus indéniables du yoga pour le corps et l’esprit risquent alors fort d’être remises en cause. Même si les blessures sont relativement rares en comparaison de nombreux sports, on peut se blesser, parfois gravement si on ne respecte pas son corps, ses limites. Une pratique devant toujours être adaptée à son niveau, à son âge, aux éventuelles faiblesses ou blessures préexistantes, à son état de santé.
Les sources les plus courantes de blessures sont précisément l’ego et le dépassement de ses propres limites. Il n’est pas rare qu’il y ait des signes avant-coureurs et être à l’écoute de ses signes est une nécessité absolue. Oui, le yoga est bienfaiteur pour le corps et nous le rappellerons dans cet article, mais à condition d’en respecter les principes fondateurs.
L’échauffement
L’échauffement au yoga est primordial. En augmentant la température des muscles on augmente leur souplesse. C’est d’ailleurs l’une des réserves concernant le hot yoga qui tend à augmenter artificiellement la souplesse du corps et contribue à un risque de blessure supérieur parce qu’il pourrait induire un dépassement de ses limites réelles sur certaines postures. Rappelons que la salutation au soleil qui arrive en ouverture des séances de yoga joue en partie ce rôle.
Ne pas aller au-delà de ses limites propres
L’image des indiens accroupis les talons bien ancrés dans le sol quand nous peinons parfois à tenir les nôtres en flexion sur les doigts de pieds est emblématique de la limite de nos corps en occident. Pour la simple et bonne raison qu’à la différence des indiens qui, dès l’enfance et tout au long de leur vie, sont habitués à se tenir ainsi, nous n’avons pas cette culture de l’assise et donc pas cette souplesse. Les douleurs que nous ressentiront dans les genoux, seront à relier à un manque d’ouverture dans les hanches, mais elles pourront se déplacer dans les chevilles ou le bas du dos. Pourquoi ? Parce qu’il faut trouver son équilibre, celui que le corps nous autorise.
La question des asanas et de leur tenue précise selon la règle de l’alignement dont vous parlent tous les professeurs ou presque, est un vrai débat.
Dans chaque posture, l’alignement optimal est censé apporter une sensation d’équilibre et de stabilité, aux niveaux : physique, énergétique et mental. La respiration se placerait alors naturellement favorisant la circulation du prana, l’énergie vitale. On tirerait ainsi pleinement partie des asanas qui ne sont pas un but en soi mais un moyen d’atteindre un état de pleine conscience.
L’alignement, « équilibre optimal », prend en compte l’aspect physique mais aussi le mental et l’énergétique du corps, qui sont indissociables.
Oui, on doit respecter le bon alignement mais il ne doit pas devenir une dictature. Quand on débute notamment, on a tendance à forcer, ce qui n’est pas l’objectif du yoga, loin de là.
On peut distinguer deux types d’alignements : l’alignement externe (physique), et l’alignement interne qui dépend de notre attitude mentale et émotionnelle.
L’alignement externe intervient au niveau des os et des muscles, du système nerveux et des organes. Il est donc directement en lien avec notre anatomie et correspond à la meilleure façon de placer naturellement notre corps et de façon équilibrée.
On doit sentir l’effet mais on ne doit souffrir car accorder une importance trop grande à l’alignement peut finalement nous être préjudiciable et occasionner des blessures notamment au niveau des articulations de poignets, des épaules, des épaules, mais aussi au dos, aux vertèbres et sur le plan musculaire ou ligamentaire. Faire du yoga, c’est être chaque jour dans l’instant présent et respecter ses limites. La posture n’est pas une performance, agir dans cet état d’esprit, c’est nier la dimension interne de l’alignement. C’est d’ailleurs lui qui nous invite à nous concentrer sur les ressentis, le lâcher prise, la conscience et la présence dans l’instant.
C’est cette concentration et cette attitude émotionnelle qui permettront au corps de trouver son alignement le plus juste. Il ne suffit pas de regarder son professeur ou ses voisins de tapis en cherchant à « reproduire » la posture puisqu’il s’agit de la vivre de l’intérieur.
Dans de nombreux cours on vous propose des briques, des sangles ou des coussins.
Les accessoires de yoga ont une réelle utilité puisqu’ils permettent au corps de s’adapter à la posture et dans un même temps à la posture de s’adapter à chaque pratiquant.
Très interessant, merci