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Le yoga, plus « cardio » qu’on ne le pense

Quand on parle yoga à des gens qui n’y connaissent rien ou pas grand-chose, il leur vient souvent l’image d’une discipline tranquille qui convoque avant tout la souplesse.

Bon, ça c’est un peu l’approche de celui qui n’y connait pas grand-chose et assimile le yoga à une vague gymnastique teintée d’une petit couleur exotique faite de spiritualité indienne recyclée à l’occidentale. Ne refusons pas la critique, le yoga peut avoir pour certains cette déclinaison, notamment pour celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans sa dimension spirituelle. Cette catégorie est loin de constituer la majorité des pratiquants qui, forts de leur diversité trouvent dans le yoga toutes sortes de voies, de la plus respectueuse possible de la tradition aux approches plus engageantes pour le corps et le système cardiovasculaire comme le montrent certains yoga à la mode tels que le « hot yoga », ou bien encore le « warrior yoga ».

Une séance de yoga à la place d’un jogging ?

Une séance de yoga ne peut évidemment pas remplacer un jogging ou une belle séance de marche dont les vertus pour le système cardio-vasculaire et à condition de respecter son corps, ne sont plus à prouver, mais la dimension d’un engagement physique dans du yoga qui fait couler la sueur commence à faire ses adeptes, élargissant leur panel.

Le yoga a ses puristes. Il constitue un univers vaste fait de traditions ancestrales, de transmissions successives au cours des siècles, au gré des nouveaux gurus. Et si ces puristes préfèrent s’adapter à la « temporalité du yoga », d’autres se retrouvent dans un yoga qui, pour se démocratiser, s’adapte à son temps. Il ne s’agit pas d’opposer les écoles de yoga même si l’on peut considérer que cette discipline ancestrale, forte d’un héritage riche et complexe est parfois dénaturée par les phénomènes de mode qui entourent son succès grandissant. Le yoga, c’est une voie, un chemin spirituel qui ne saurait se résumer à un enchainement de postures qui favoriseraient la bonne santé de l’appareil cardio-vasculaire, mais on aurait tort de ne pas lui reconnaitre aussi cette qualité. Et peu importe ces potentielles dérives après tout, peu importe que certains viennent chercher dans le yoga une part de défi physique qui semble antinomique avec l’essence même du yoga, chacun est libre de s’émanciper de la codification des postures et de les pratiquer dans le plaisir d’un seul engagement physique. Nul doute que certains pratiquants se sentiraient décontenancés sinon effrayés dans une salle de « hot yoga », ou de « warrior yoga » mais le yoga parce d’autres s’en emparent, fait de nouveaux adeptes et c’est cela l’essentiel. La plupart de ceux qui ne sont pas venus explorer sa dimension spirituelle finissent souvent par y arriver sans même en engager la démarche, tant le yoga est ontologiquement spirituel.

Personnes souffrant de mobilité réduite et dans l’incapacité de faire des joggings ou du vélo, personnes blessées, beaucoup éprouvent la frustration de ne pouvoir courir, marcher longuement pour de multiples raisons. Or, ils pourront toujours trouver dans le yoga une formidable opportunité pour maintenir une bonne santé sur le plan musculo-squelettique comme sur le plan cardio-vasculaire.

Des études encore sporadiques mais des indicateurs positifs

Contrairement à ce qu’on pourrait donc penser, le yoga peut avoir un effet dans le domaine cardio-vasculaire. Des études scientifiques menées par deux universités (Harvard à Boston et Erasmus à Rotterdam) se sont basées sur une trentaine d’études réalisées depuis 10 ans et rassemblant près de 3000 participants. Les études menées sur des périodes de 12 semaines montrent des résultats positifs sur plusieurs points de santé : perte de poids, amélioration de l’indice de masse corporelle (IMC), diminution de la pression artérielle, meilleur bilan lipidique… des résultats considérés comme similaires à ceux obtenus via des pratiques telles que le vélo ou la course à pied (étude publiée dans le European Journal of Prevention Cardiology). Les résultats montrent également que la pratique régulière du yoga pourrait être efficace dans la prévention des infarctus, des AVC, de l’hypertension artérielle et des troubles cardiaques.

Des données présentées en octobre 2017 au congrès de la Emirates Cardiac Society en collaboration avec la conférence au Moyen-Orient de l’American College of Cardiology, avance que l’activité aérobique, associée à une pratique du yoga serait plus bénéfique qu’une pratique non associée au yoga. Le yoga augmenterait donc les effets positifs des pratiques sportives aérobiques. Et c’est certainement là l’enseignement qu’il. Faut retenir.

Martha Gulati, directrice du service de cardiologie à l’Unversity of Arizona College à Medecine à Phoenix et rédactrice en chef de CardioSmart.org avance que le yoga pourrait détendre les vaisseaux sanguins, ce qui peut réduire la pression artérielle et la fréquence cardiaque.

Certes, course, vélo, marche, sont à privilégier pour une bonne santé cardiaque mais indéniablement, le yoga peut en augmenter les effets positifs et permettre de compenser en partie une activité insuffisante ou limitée en raison de problématiques physiologiques réduisant partiellement la mobilité.

Retour sur le cœur pour comprendre ce qui est en jeu

Le cœur, un muscle (myocarde) composé de cellules spécifiques (les cardiomyocytes) consomme, à lui seul, 10 % de tout l’oxygène fourni à l’organisme et ne pèse qu’environ 300 grammes chez un adulte.

Les cellules du cœur présentent 2 particularités :

· elles sont capables de se contracter comme toutes les cellules musculaires,

· elles peuvent aussi conduire de l’électricité, ce qui déclenche la contraction.

Le cœur possède donc sa propre innervation qui permet de synchroniser les contractions via son propre centre de commande qui lui permet de « décharger » la stimulation électrique mais il est aussi relié au système neurovégétatif et fait l’objet d’une régulation en provenance du cerveau. Le rôle du système nerveux parasympathique est multiple, et souvent antagoniste de celui joué par le système nerveux orthosympathique. En général, il ralentit les fonctions de l’organisme dans un objectif de conservation de l’énergie : il abaisse le rythme cardiaque et la tension artérielle par vasodilatation ou entraîne une bronchoconstriction. Le système parasympathique permet ainsi de ralentir la fréquence spontanée du cœur qui est d’approximativement 120, pour battre à la fréquence de 70.

Or, le yoga a une action directe sur le système sympathique et para-sympathique.

Les principaux nerfs du système parasympathique sont 4 nerfs crâniens et 2 nerfs sacrés pelviens qui sortent au niveau L2-L4. Le pneumo-gastrique sort de la base du crâne au niveau de la 10ème cervicale et innerve le coeur, les poumons, l’intestin, le foie et les glandes surrénales.  De par sa position, au niveau des cervicales et du sacrum, l’ensemble des nerfs parasympathiques deviennent accessibles par des postures de yoga comme le „chien et chat“, la bascule du bassin, les flexions et extensions de la colonne vertébrale et par la respiration. Mais aussi par la contraction des „bandha“ comme „mula bandha“ (contraction du périnée), „uddiyana bandha“ (contraction du bas de l’abdomen) et „jalanda bandha“ (montant vers la poitrine).  Tout comme la thérapie crânio-sacrale, ces mouvements du bassin et de la nuque ont un effet direct sur le nerf vague et donc  sur le système parasymathique. On peut alors, par la pratique régulière de yoga (respiration, postures, méditation) renforcer l’équilibre du système neuro-végétatif dont la dérégulation résulte en stress, problèmes digestifs, insomnie, manque de concentration, fatigue, douleurs chroniques….

Les relations avec le système endocrinien et le cerveau

Le cœur sécrète plusieurs hormones. Ce petit cerveau du cœur fabrique des neuromédiateurs comme l’adrénaline, mais aussi des hormones comme l’hormone antidiurétique qui participe de la régulation de la soif mais également de la tension artérielle. Le cœur, c’est moins connu libère aussi de l’ocytocine. Cette hormone fabriquée par le cœur et déversée dans la circulation sanguine générale, agit sur des récepteurs cérébraux. L’ocytocine permet de modifier certains états et agit sur les comportements. Cette hormone, est normalement sécrétée par le cerveau au niveau de l’hypophyse, non seulement agit sur la lactation, mais renforce la capacité à ressentir un orgasme et favorise les comportements d’attachement.

Or l’action du yoga en jouant donc un rôle important sur le cœur concomitamment au système hormonal trouverait encore plus de sens.

En conclusion, le yoga est bon pour le coeur, au delà de toute la charge symbolique qu’il recèle par ailleurs 

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