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En finir avec les addictions par le yoga

Avant toute chose, il est essentiel de rappeler que le yoga peut avoir des effets thérapeutiques mais qu’il n’est pas en soi une thérapie et ne saurait se substituer à un accompagnement par des professionnels de santé. En matière d’addiction cependant, le yoga peut incontestablement avoir un rôle à jouer.

Retour sur la notion d’addiction

Évidemment les ressorts de l’addiction sont particulièrement complexes. D’abord, il existe une multitude d’addictions qui peuvent être associées à divers produits, la cigarette, l’alcool, le cannabis, mais également la cocaïne et toute la panoplie des opiacés et des drogues de synthèse. Il existe des addictions comportementales, celle aux jeux d’argent notamment.
Les profils des personnes sujettes aux addictions présentent des caractéristiques communes et il est fréquent de cumuler plusieurs addictions. L’alcool et la cigarette notamment.
Autre distinction de taille, les conséquences psycho-sociales ne sont pas les mêmes selon les profils d’individu et selon les produits. Être fumeur de tabac, n’a pas les mêmes conséquences délétères sur la vie sociale qu’une consommation d’alcool ou de produits psychotropes.
Les conséquences sanitaires à plus ou moins long terme sont en revanche toujours problématiques.
Enfin, il y a deux formes de dépendance, une dépendance physique lorsque le corps ressent un état de manque lors du sevrage, c’est le cas des alcooliques, une dépendance psychologique qui n’en est pas moins forte comme la dépendance à la cocaïne. Or, si la dépendance n’est pas toujours physique, elle est toujours psychologique. C’est un point essentiel car la place des mécanismes cérébraux dans les processus d’addiction ouvre le champ des possibles au yoga qui peut influer sur notre cerveau, en particulier dans sa dimension méditative.

 Le circuit de la récompense

 La dépendance à une substance ou une activité (le jeu, le sport…) repose sur un mécanisme parfaitement identifié : Le circuit de la récompense. Ce dernier occupe un rôle central dans la mise en place et le maintien d’une addiction. Trois systèmes de neurones (dopaminergiques, sérotoninergiques et noradrénergiques) interviennent pour réguler le circuit : le dysfonctionnement de l’un d’entre eux peut générer l’addiction.
Revenons sur un principe de base. Nos neurones communiquent entre eux via les neurotransmetteurs (substances secrétées par le neurone). Les neurotransmetteurs ont un rôle de régulation sur le circuit de l’information entre neurones : certains la stimulent, l’accélèrent, ou l’atténuent, ou la freinent. Or les substances psychoactives que nous consommons, ou que nous générons à l’excès par certaines pratiques (Les endorphines que nous allons sécrétées lors d’une course à pied par exemple) perturbent la transmission des informations entre les neurones, altérant nos perceptions, nos sensations, nos émotions et nos humeurs. On se sent plus léger après un jogging, plus joyeux en ayant bu quelques verres d’alcool, moins anxieux en fumant du cannabis. Nos sensations se retrouvent accentuées ou atténuées.

Lorsque notre cerveau libère de la dopamine, cela procure un afflux de plaisir et en contrepartie de ce plaisir, la substance va demander au cerveau de continuer de consommer. Si cette dopamine est secrétée naturellement, le consommateur dépendant, via sa consommation de produits psychotropes ou la pratique d’activités générant une sécrétion excessive de dopamine, va dérégler ce système et créer une situation de manque et une surconsommation. Le principe du sevrage est de retrouver un équilibre du système. Et c’est en cela, que le sevrage est souvent complexe, car l’effet de manque peut se manifester sur le plan psychique par le seul fait pour un fumeur de prendre un café le matin qui agit comme un stimuli.

Ce rééquilibrage des mécanismes de la récompense dans le cerveau peut évidemment se traiter par un accompagnement médicamenteux ou des produits de substitution comme les buprénorphines dans le cas des addictions aux opiacés mais l’accompagnement psychologique reste toujours primordial, ne serait-ce que pour éviter les rechutes. Car il faut souvent plusieurs tentatives pour se « sortir » d’une addiction.

Sortir du déni

Un point est évidemment essentiel avant d’aborder le yoga comme arme thérapeutique possible pour l’aide au sevrage et à la résilience, c’est que le sujet concerné soit volontaire et s’engage de lui-même dans une démarche pour en finir avec ses addictions. Il lui faut accepter que son bien-être ne dépend plus de la consommation d’une substance, il lui faut prendre conscience de son aliénation. C’est le plus difficile puisque beaucoup d’addicts sont dans le déni. On se refuse à admettre qu’on est alcoolique par exemple. Reconnaitre notre problème de dépendance signifiant qu’on devra renoncer à la substance qui nous procure du bien-être.
Il faut souvent que la personne en proie à une addiction se trouve au pied du mur pour qu’elle entreprenne de se désintoxiquer. Il lui faut donc sortir du déni, c’est la première étape et c’est à cette condition seulement, qu’elle pourra prendre le chemin des tapis et de la méditation dans son aide au sevrage et à la reconstruction.

Reprendre le contrôle par le yoga

Le yoga présente en effet plusieurs vertus, il peut être un palliatif aux effets psychologiques du manque, et conduire à une prise de conscience du mal que l’on se fait en s’enfermant dans nos addictions, il peut accompagner l’individu dans son sevrage et le maintenir dans un état de paix et de tranquillité, qui, en réduisant les anxiétés, réduit les risques de récidives et favorise le maintien de l’abstinence, l’un des combats les plus complexes pour les personnes sujettes aux addictions.

De manière plus générale, l’apaisement et le calme qu’engendrent la pratique du yoga et de la méditation, réduisent l’amplitude des sentiments d’anxiétés à l’origine des consommations de drogues. Mais il faut bien entendre qu’une pratique du yoga-Paris qui ne serait perçue que comme un exercice physique n’aura       que peu d’impact, il faut pouvoir l’appréhender dans sa dimension philosophique, notamment en intégrant un de ses principes fondateurs, l’ahimsa, c’est-à-dire le principe de non-violence. On recherche un état de paix et d’unité qui ne peut s’acquérir qu’au prix d’une pratique régulière, voire quotidienne. Cette notion d’unité est primordiale, si l’on considère que les addictions traduisent souvent un désir de fuite. On consomme pour oublier ses problèmes, les cacher sous le tapis, parce qu’il nous parait plus commode et efficace de consommer des psychotropes susceptibles de nous fournir de façon immédiate les hormones du plaisir, on stimule artificiellement en se dispersant dans la consommation de drogues les circuits de la récompense. Il faut donc rééduquer notre cerveau et reconnecter le corps et l’esprit. Beaucoup de personnes addictes sont en effet dans le déni des dommages corporels qu’elles s’infligent. Il s’agit rappelons-le, de nous débarrasser des perturbations mentales, des états émotionnels trop forts à l’origine des consommations de drogues.

Quels sont les effets du yoga et de la méditation sur le cerveau ?

 Certaines études dont celle du professeur Neha Gothe de la faculté de l’Illinois (https://neuroscience.illinois.edu/spotlight/faculty/yoga-and-brain-researcher-neha-gothe) ont montré que la pratique du yoga agissait, en augmentant leur volume, sur l’hippocampe, siège de la mémoire et l’amygdale, régulatrice de nos émotions. Cela se traduit concrètement par une amélioration de l’humeur.

Selon une étude de l’Université de Boston ( https://www.bumc.bu.edu/busm/2020/02/03/researchers-identify-link-between-decreased-depressive-symptoms-yoga-and-the-neurotransmitter-gaba/ , yoga et méditation tendent à augmenter aussi la production d’un neurotransmetteur essentiel, le GABA, à l’origine d’une réduction nerveuse des neurones et de leur croissance. La plupart des benzodiazépines utilisés à des fins anxiolytiques (Xanax, Lexomil, Valium) agissent sur ce neurotransmetteur. L’étude émet ainsi l’hypothèse que le yoga pourrait réduire les effets de la dépression impliquée dans de nombreuses situations d’addiction, tout en soulignant que la production de GABA est courte et nécessiterait une pratique régulière et assidue du yoga.
Cela réduit les phases d’anxiété et permet d’y faire face beaucoup plus facilement. N’oublions pas que le yoga est une philosophie, pas un exercice physique, les asanas n’étant qu’une fraction infime du yoga. Le yoga nous invite à changer notre rapport au monde, notamment en nous invitant à accueillir différemment les événements du quotidien.

Sortir du mental agité

On prend en effet plus de recul avec les sources de stress, telles que les mauvais souvenirs ou les projections pessimistes qui empêchent l’individu de se concentrer sur l’instant, toutes ces pensées parasites à l’origine d’un état mental agité qui nous prive de notre libre arbitre. Le yoga et la méditation sont en effet des disciplines qui nous invitent à nous recentrer sur l’instant présent. Mais la rééducation du cerveau que nos addictions chamboulent n’est pas seulement le fruit de l’adoption d’un nouveau système de pensée ordonné par l’introduction de cette philosophie dans notre vie quotidienne, elle semble donc résulter de mécanismes physiologiques concrets qui se traduisent notamment par une meilleure communication entre les différentes glandes de notre cerveau à l’instar de la communication entre l’hypophyse et l’épiphyse, qui lorsque elle est endommagée entraine des troubles endocriniens.
Cette plasticité du cerveau sur laquelle on peut agir suppose un réel investissement et un retour de la volonté et de la confiance en soi. Les personnes sujettes aux addictions les plus problématiques sont souvent des personnes porteuses d’un traumatisme, elles cumulent des failles narcissiques, un sentiment fort de dévalorisation de soi, elles sont erratiques dans leur motivation à vouloir se désintoxiquer, ce qui est à l’origine de nombreuses rechutes. Le yoga par sa discipline peut agir pour aller à la reconquête de la confiance en soi. Elle peut discipliner notre désir d’abstinence et lui donner du sens.

La méditation en pleine conscience

La méditation, une des dimensions du yoga, et notamment celle dont on parle beaucoup aujourd’hui, la méditation « en pleine conscience », pourrait nous aider à nous séparer de nos habitudes auto-destructrices. La méditation, nous invite à cesser de nous projeter dans notre passé ou dans nos angoisses du futur, elle nous inscrit dans l’instant présent. Il s’agit d’être présent à ce qui est là, en s’efforçant de ne pas y réagir et simplement de l’observer et de le ressentir.
Ce faisant elle réduirait la sécrétion d’adrénaline et boosterait la sérotonine hormone du bien-être. C’est en tout cas la méthode employée par certains addictologues. Depuis 2018 au Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) d’Agen, le docteur Agnès Turquois offre à des patients la possibilité de se réunir pour découvrir cette méthode basée sur la pleine conscience. L’approche MBRP (Mindfulness-based relapse prevention ou prévention de la rechute basée sur la pleine conscience) a pour but d’apprendre à accepter les envies et les émotions associées qui nous traversent, à ne pas les juger ou les combattre. Ce travail d’acceptation nous aide à ne pas « réagir » de façon automatique, à laisser ces pensées, ces « pulsions » se diluer puis disparaitre. C’est exactement ce qui se passe dans les processus d’addiction. Je m’énerve, je bouillonne intérieurement et je vais me réfugier dans une cigarette, un verre d’alcool, un joint de cannabis pour ne pas être dérangé par les sources d’agitation dans mon cerveau. Je ne pense pas de façon rationnelle mais émotive et je me perds dans une fuite en avant. Là encore, des études de la Wake Forest school of Medicine (https://neurosciencenews.com/mindfulness-pain-9825/) tendraient à prouver physiologiquement les bienfaits de la méditation qui agirait notamment sur le cortex préfrontal, zone du cerveau jouant un rôle central sur le contrôle des émotions, en réduisant de près de 40% l’anxiété. En devenant plus calme, plus serein face à nos émotions, nous réduisons notre propension à chercher refuge dans des substances psychotropes qui nous enferment dans un processus addictif.
Il semble important d’explorer ces voies thérapeutiques et nombre de personnes qui ont adopté la philosophie du yoga-Paris témoignent de changements dans leur vie les ayant conduits presque naturellement à rompre avec leurs addictions. Pour les personnes en souffrance en raison d’une forte dépendance à l’alcool ou à diverses drogues, il reste primordial de rappeler pour finir qu’elles doivent être accompagnées par des professionnels de santé dont certains intègrent désormais ces nouveaux outils.

 

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