Après trois premiers volets consacrés à la compréhension de la philosophie de l’Advaïta Vedanta, dans ce dernier épisode, je vous propose d’aborder les techniques vedantines qui permettent d’atteindre la réalisation du Soi et qui mènent l’être humain à la libération.
Viveka ou la discrimination
Selon l’Advaïta Vedanta, le but de la vie est de recouvrer sa vraie nature. Ainsi, afin de réaliser sa propre nature, ce courant de pensée propose cinq outils différents.
Le premier outil se nomme « viveka ». Il correspond au concept de discrimination. Viveka consiste en la capacité de l’être humain de discerner le vrai du faux, le réel de l’irréel et, par conséquent, en sa capacité à ne pas être influencé par le jeu de la Maya.
Vaïraghya ou le détachement
« Vaïragya » constitue le deuxième outil védantin pour la réalisation du Soi. Il correspond au détachement, à l’absence de passion. Il s’agit de la capacité de se détacher de ses désirs et de la soif d’objets du monde.
Japa ou répétition des Maha Vakyas
Le troisième outil pour la réalisation du Soi et la réminiscence de sa vraie nature consiste en la technique du « nirguna japa ». Cette méthode correspond à la répétition de mantras spécifiques à l’étude de l’Advaïta Vedanta. Ces mantras, que l’on nomme « mahâvâkyas » correspondent littéralement aux « déclarations fondamentales » énoncées dans les textes canoniques. Ces quatre litanies ont pour but de constamment rappeler à l’individu sa nature de Brahman.
« La conscience est le Brahman »
« Je suis le Brahman »
« Tu es cela »
« Cet Atman est le Brahman ».
Étude des textes anciens
L’étude des textes anciens correspond à la quatrième technique qui permet la réalisation de Soi. L’aspirant est invité à étudier et réfléchir au sujet des saintes Écritures que sont les Védas, les Upanishads ou les divers chants que l’on connaît sous les appellations de Bhagavad Gita, Avadhuta Gita, Astavakra Gita.
Comme les anciens conféraient des pouvoirs particuliers à la langue sanskrite, traditionnellement, ces études se font dans le texte. À défaut d’être capable de lire et comprendre le sanskrit, l’aspirant moderne peut utiliser des traductions pour peu qu’il ne se laisse pas influencer par les commentaires du traducteur et qu’il réfléchisse par lui-même au sens des aphorismes qu’il étudie.
Auto-investigation ou la question du « qui suis-je ? »
Le plus puissant des outils pour la réalisation de sa vraie nature est sans conteste l’investigation du soi par le retour à la source des pensées, et ce, jusqu’à l’origine du « je ». Cette auto-investigation est basée sur la question « qui suis-je ? ».
Lorsque l’être humain s’interroge sur son identité surgissent de nombreuses qualifications telles que des constructions mentales comme le nom et le prénom ; des caractéristiques physiques comme le genre, l’âge, la taille ou le poids ; des propriétés issues de conditionnements socioculturels comme la nationalité, la race, la religion, le rôle endossé au sein d’une constellation familiale ou le métier. Ainsi, en réponse à la question « qui es-tu ? », l’être humain dit : « je suis untel, j’ai tel âge, je suis un homme, je suis français, je suis marié, je suis bouddhiste et je suis docteur… ».
Selon l’Advaïta Vedanta, ces caractéristiques que l’être humain croit être n’ont en réalité rien à voir avec sa véritable identité. Ces identifications, qui sont toujours en provenance du monde extérieur, sont comparables aux pelures d’un oignon. En sanskrit, elles portent le nom « d’upadhis ». Elles correspondent aux voiles subtils de la Maya et recouvrent le véritable centre de l’individu. Le devoir de l’être humain est de peler toutes ces couches. L’être humain est véritablement ce qu’il reste lorsque tous les couches d’identifications ont chu.
Je suis ce qui demeure lorsque tout est parti.
Je suis ce qui est immobile, éternel, immortel, complet, paisible et silencieux.
Novembre 2020, Alexandra JOY.
Bonjour Alexandra,
Merci beaucoup à vous pour ce travail à la fois clair, simple et juste. Tout y est. M’autorisez vous à utiliser votre travail pour ma chaine You Tube (« Le vieux Sage ») où je lis des livres audio et des enseignements traitant des spiritualités non duelles telles que l’advaïta Vedanta ? Votre texte m’a donné envie de le transmettre.
Au plaisir de vous lire,
Namaskaram
🙏💜🕉💜🙏
merci pour vos bons mots ainsi que votre retour quant à ces articles. Je suis très contente de savoir que cette série explique clairement l’essence du Vedanta !
Quant à votre demande, je reviens vers vous très vite.
OM,
Alexandra