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Yoga et Respiration – 2 La respiration yogique complète

Nous ne le répéterons jamais assez… la respiration c’est la vie ! Nous prenons notre première inspiration à la naissance, et rendons un dernier souffle à notre mort. Entre les deux, nous accomplissons plus de vingt mille cycles respiratoires par jour… Si vivre, c’est respirer… il s’en suit logiquement que mieux vivre, c’est mieux respirer ! En cette période très particulière, où beaucoup portent des masques à longueur de journée, il est essentiel de se remémorer le rôle immense que joue la respiration sur notre bien-être physique et psychique.

Dans le dossier spécial sur l’air, paru dans la revue Le Chou Brave N°29, Miguel Barthéléry, docteur en médecine moléculaire, nous rappelle que « l’air est considéré dans certaines traditions comme la première alimentation du corps. Et pour cause : nous pouvons nous arrêter de manger ou de boire quelques jours, mais ne pouvons pas cesser de respirer bien longtemps. Il y en a même qui n’ont plus besoin de manger parce que disent-ils, ils ont développé la capacité de se nourrir uniquement d’eau et de l’énergie de l’air, qu’ils appellent prâna (…). La respiration est bien la seule fonction vitale par défaut involontaire, dont on peut contrôler le rythme à souhait. Quitte à s’évanouir d’hyperventilation ou au contraire de manque d’oxygène. C’est donc que notre corps et notre esprit peuvent tous deux prendre indifféremment les commandes de cette fonction, même si la plupart du temps, nous laissons au corps le soin de faire ce travail. La respiration est un mécanisme où le corps et l’esprit sont à compétence, force et « responsabilité » égales. C’est ainsi que cette fonction constitue une plateforme de « dialogue » unique, puissant et incontournable entre eux deux. Puisque ce phénomène, si ordinaire, procure une plateforme d’interaction si exceptionnelle pour le mentale et le corps, il peut être utilisé à des fins aussi variées qu’il y a de besoins : le centrage, l’alignement, le calme, la vitalisation, mais aussi la guérison ! » Autrement dit, puisque notre façon de respirer à un impact direct sur notre mental, et puisque nous sommes en mesure de reprendre le contrôle de cette fonction vitale à tout moment, il nous est possible de modifier notre état mental en reprenant le contrôle de notre souffle ! Les yogis avaient compris ce rapport entre émotions et respiration il y a déjà bien longtemps. « Quand le souffle s’égare, le mental est instable, mais quand le souffle est calme, le mental est calme », peut-on lire dans le Hatha Yoga Pradipika, l’un des textes traditionnels de référence du Hatha Yoga.  Mais à vrai dire, ce n’est pas bien difficile à saisir… il suffit de simplement s’observer ! Quand vous êtes en colère ou quand vous avez peur, votre respiration est superficielle, rapide et irrégulière. Alors que si, au contraire, vous êtes relaxés ou très concentrés, votre respiration ralentit. Ainsi, puisque notre état mental se reflète dans notre façon de respirer, il en découle que par le contrôle de la respiration, nous pouvons apprendre à contrôler notre mental. Les exercices respiratoires du Yoga nous enseignent cela, et cette science du souffle s’appelle le « pranayama ». Sur le site de son École du souffle, le professeur de Yoga Christophe Millet nous offre cette définition du pranayama :

« Prânâyama est à décomposer en : prâna + â-yama (â-yama= « rétention », donc « rétention du souffle »).

L’étymologie indo-européenne donne pour la racine « an » le sens de « souffle, vent, âme », autrement dit « souffle matériel ou immatériel ». Ce double sens de « souffle matériel et immatériel » existe aussi dans le sanskrit « prâna » : souffle matériel (que l’on inspire et expire) et « principe vital immatériel » , un peu comme quand on dit en français : « il a du souffle », ce qui ne veut pas seulement dire « il respire, il vit biologiquement », mais « il a un élan intérieur, une énergie intérieure ». 

À noter que ce double sens est également présent dans le français « inspiration » :  inhalation de l’air lors de l’inspire, inspiration dans le sens où l’on dit qu’on est inspiré, qu’on a de l’esprit, qu’on est le lieu d’une énergie créatrice qu’on éprouve comme venue d’ailleurs.

Le prânayama consistera donc à contrôler le « prâna » dans sa double dimension, extérieure et intérieure, biologique et subtile. »

Swami Satyananda, dans son livre « Asana, pranayama, Mudra, Bandha », explique que prana est « la force vitale ou force éthérique qui (…) est en toute chose. Elle est étroitement liée à l’air que nous respirons, bien qu’air et prana ne soient pas semblables.

Prana est en effet beaucoup plus subtil que l’air et peut, à la limite, être défini comme l’essence même de l’énergie qui est dans l’air et dans tout ce que contient l’univers. (…)

Pranayama vise à acquérir la maîtrise parfaite de la circulation de prana dans tout le corps. Il ne faut surtout pas penser que pranayama soit simplement une série d’exercices respiratoires effectués en vue d’une oxygénation accrue bien que, naturellement, la santé en bénéficie. »

La profondeur et la subtilité du souffle étant bien soulignés, voyons maintenant quelles techniques respiratoires nous sont proposées, pour non seulement apporter plus d’oxygène au sang et donc au cerveau, mais aussi pour contrôler le prana et ainsi maîtriser le mental.

Lors de notre précédent article, nous avions parlé de la respiration abdominale, naturelle chez les nouveaux nés, que malheureusement bon nombre d’entre nous, emportés par le stress et la vie pressée, ont perdu depuis des années.

Cette respiration diaphragmatique doit être retrouvée avant de se lancer plus avant dans l’apprentissage de techniques plus élaborées. Elle constitue la porte d’entrée du Pranayama. Avant d’entreprendre des exercices respiratoires plus avancés, il est essentiel de l’avoir bien comprise et intégrée.

Lorsque le pratiquant sera familiarisé avec la respiration abdominale, ou diaphragmatique, il pourra explorer la respiration yogique complète, qui combine les trois respirations : abdominale, thoracique et claviculaire. 

La respiration yogique, malgré son extrême simplicité, a de nombreux bienfaits physiologiques, psychologiques et énergétiques.

En plus d’une oxygénation accrue, elle permet un rejet efficace des déchets, et en particulier du gaz carbonique. Par ailleurs, tous les organes internes sont mobilisés et littéralement massés. Cela augmente la circulation sanguine, favorise le drainage lymphatique et l’évacuation des toxines, et facilite le transit intestinal.

Au niveau psychique, la respiration yogique apporte un profond apaisement en seulement quelques cycles. Il a été mis en évidence qu’une respiration profonde entraîne la libération d’endorphines dans l’organisme. Cette substance, aussi appelée « hormone du bonheur », est bien connue pour être bénéfique contre l’anxiété et la dépression. La respiration yogique est pour ainsi dire un médicament naturel : antalgique, anxiolytique, antidépresseur et antifatigue.

En plus des bénéfices physiologiques et psychologiques, le but principal de la respiration yogique (ainsi que de tous les pranayama), est de nous revitaliser par l’énergie pranique et de maîtriser la circulation de cette énergie.

L’inspiration est l’action de recevoir ce prana, cette énergie primordiale sous la forme du souffle. L’inspiration, c’est « remplir la jarre » du corps, savourer cette énergie et diffuser ses bienfaits dans tout l’être. L’expiration consiste à évacuer ce souffle, à purifier l’être de ses résidus et, finalement, à abandonner l’énergie individuelle, le « je », à l’énergie primordiale.

Par cette respiration consciente, deux mouvements porteurs de sens sont réalisés : celui d’une plénitude à l’inspiration qui met le pratiquant en osmose avec la totalité du cosmos, et celui d’une vacuité, d’une paix et d’une quiétude à l’expiration, qui manifeste la nature essentielle de l’être.

Pratiquées lentement, consciemment et rythmiquement, ces deux respirations, très simples et accessibles à tous, constituent à elles seules une pratique formidablement bénéfique.

Et si, convaincus par les effets d’une respiration maîtrisée, le pratiquant se sent d’aller un peu plus avant, il pourra alors découvrir les joies d’Anuloma Viloma ou de Kapalabhati, pour ne citer que les deux plus célèbres exercices du Pranayama. 

Mais pas de précipitation, nous parlerons plus en profondeur de ces puissants exercices aux nombreux bénéfices dans notre prochain article…

D’ici-là… respirez bien !

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