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L’Ahimsa ou la non violence

Nous allons nous intéresser à l’ahimsa, un des principes fondamentaux du yoga.

Ahimsa

L’Ahimsa ou la non violence

Nous allons nous intéresser à l’ahimsa, un des principes fondamentaux du yoga. ahimsa est souvent traduit par nonviolence. En fait, ce terme signifie plus précisément non-nuisance à l’égard de tous les êtres vivants, ou respect de la vie sous toutes ses formes. La racine sanskrite est hims (« nuire ») avec le privatif « a ».

C’est ce principe qui a guidé Gandhi toute sa vie. Mais commençons par contextualiser l’ahimsa dans les Yogas sutras de Patanjali.

Les Yogas sutras de Patanjali

En 195 sutras, ou petits versets, le sage Patanjali décrit le fonctionnement du mental, et indique différentes manières d‘appréhender le yoga, et de l’intégrer dans notre vie. C’est l’œuvre de référence du yoga. Elle date d’environ 200 ans av J.C.

Le yoga des huits branches, ou Ashtanga Yoga (huit signifiant ashtanga en sanskrit), y est décrit. Ces huit branches représentent différents aspects du yoga, qui décrivent une manière plutôt linéaire d’avancer sur cette voie, mais qu’on peut également aborder en parallèle, un peu comme si on suivait simultanément les ramifications d’un arbre. On trouve ainsi :

  • Yama: ensemble de principes éthiques
  • Niyama: ensemble de règles de vie personnelles
  • Asanas: les postures que nos réalisons en cours de yoga
  • Pranayama: science de la respiration
  • Pratyahara: retrait des sens
  • Dharana : attention
  • Dyana: méditation
  • Samadhi : état d’unité, de bien être absolu

Les 2 premières branches, yama et niyama, concernent nos valeurs et notre style de vie. Les 3 suivantes, asanas, pranayama et pratyahara, sont des moyens de travailler sur les aspects extérieurs de notre nature : le corps, la respiration et les sens. Les 3 dernières vont naturellement ensemble. L’attention nous mène à la méditation, puis éventuellement à un sentiment d’unité, d’absolu.

Yamas et Niyamas sont des principes éthiques qui nous permettent de vivre en paix avec nous-mêmes, notre famille et tout notre entourage. Concentrons notre attention sur les Yamas qui nous guident quant à la façon d’utiliser notre énergie, en relation avec les autres. Il y en a 5 :

  • Ahimsa : compassion et non-violence
  • Satya : attachement à la vérité
  • Asteya : ne pas voler
  • Bramacharya : ne pas disperser son énergie
  • Aparigraha : ne pas convoiter

Définir la violence pour comprendre l’ahimsa

Ahimsa est donc le premier Yama. L’Ahimsa est fondé sur une injonction védique : « mâhimsyât sarva-bhutâni » qui signifie « ne nuire à aucun être vivant ». Ahimsa c’est «ne pas causer la souffrance ni de dommage» et respecter la vie humaine, mais aussi et c’est très important, la vie animale et végétale. C’est très certainement un héritage du védisme, la forme la plus ancienne de la religion hindoue.

On organisait des sacrifices pour que l’âme (âtman) rejoigne l’Absolu (Brahman). On pratiqua d’abord des sacrifices animaux mais ils furent ensuite abandonnés et remplacés par des offrandes végétales ou du lait. C’est d’ailleurs pourquoi les vaches et tous les animaux ont en Inde une dimension très sacrée. Par extension, ahimsa s’inscrit donc pleinement dans le respect de l’environnement que constitue la planète. Cette exigence éthique trouve un échos très contemporain.

La notion de non violence est cependant toute relative. Chacun est à même de définir le propre champ de sa non-violence tout simplement parce que la violence est polymorphe. Si les médias relaient chaque jour le lot des violences qui caractérisent l’histoire de l’humanité telles que les guerres, les massacres, la déportation, les meurtres, les viols etc, notre quotidien est témoin de bien des violences ordinaires bien plus proches de nous telles que les injures, la diffamation, le harcèlement… Elles constituent une forme d’oppression qui consomme une grande partie de notre énergie vitale. Car face à ces violences, nous mettons en place des mécanismes de défense. Parfois serons nous même tentés de répondre à la violence par la violence.

Il n’y a probablement pas une mais de multiples raisons à la violence, comme à chaque situation violente peuvent correspondre de multiples facteurs déclenchants et de multiples conditions qui les déterminent. Comme le disait Socrate,  » Nul n’est méchant volontairement « .

Nous aurions tort de céder à cette brutalité car la violence est toujours l’expression du mal-être de l’individu lorsqu’elle est isolée, ou de la société lorsqu’elle est collective. En fin de compte, la violence se trouve, non pas en dehors, mais à l’intérieur de chacun de nous. Le principe de la non-violence consiste à ne pas accepter la violence qui s’abat sur soi, mais ne pas répondre non plus par la violence. Prendre conscience que ne pas nuire aux autres, c’est aussi ne pas nuire à soi-même.

Bouddha, Mö-tseu, Jésus-Christ, et certains philosophes stoïciens, mais plus proches de nous Gandhi, Martin Luther King, Nelson Mandela ont tous tenté d’agir ou de promouvoir une approche de la vie faite de non-violence.

La violence est en quelque sorte la « force du faible ». En subissant la violence et en refusant d’y répondre, on brise cet enchaînement de violence. La non-violence est une forme de lutte plus énergique et plus authentique que la simple loi du talion, c’est un acte héroïque qui exige une grande maîtrise de soi, une grande force d’âme.

Dans le jaïnisme, cette non-violence est poussée à son paroxysme. Dans cette secte pacifique indienne, contemporaine du bouddhisme, les adeptes balaient devant eux pour ne pas écraser les insectes, ils ne font pas bouillir l’eau pour préserver  les micro-organismes, ils sont végétariens comme les hindous les plus stricts et ce depuis des millénaires afin d’éviter la souffrance animale.

Nul besoin d’aller aussi loin car on est là dans une approche extrême de la non-violence mais cela invite à réfléchir. L’ahimsa peut aussi simplement consister à ne pas nuire en pensées, en paroles et en actes. Non violence envers les autres, envers soi-même, envers l’environnement. Le principe de l’ahimsa est enfreint par toute pensée mauvaise, par toute hâte injustifiée, par la haine, le mensonge, le fait de souhaiter du mal à quiconque.

Parce que l’ahimsa est un principe éthique fondateur du yoga -Paris-, il peut nous guider pour apprendre à gérer la violence que nous subissons ou tout simplement celle que nous sommes capables d’exercer sur nous-même ou sur les autres.

L’ahimsa dans la pratique yogi

Le yoga est indéniablement une pratique qui ne se résume pas à des exercices à réaliser, des postures à enchainer. L’ahimsa est un principe fondateur de cette discipline et nous éloigne du chaos intérieur. Postures (asanas) et respiration (pranayama) devront s’accompagner de cette exigence éthique sans laquelle ils ne trouvent plus leur raison d’être. Le yoga ne doit occasionner aucune souffrance, aucune douleur. Sinon, c’est que nous faisons mal les choses. Plus encore, le yoga nous englobe bien au delà de sa pratique, c’est une façon de vivre, de penser, de considérer l’autre, d’envisager la vie. Et il n’est pas étonnant de voir les pratiquants assidus se tourner vers le végétarisme ou le véganisme (ou végétalisme).  

Le yoga ne doit jamais faire mal. Si tel est le cas  c’est que nous allons trop loin, que notre posture n’est pas bonne, ou qu’elle est réalisée dans un mauvais alignement corporel. Il faut être stable dans chaque posture et éprouver une forme de confort. Dans la pratique du yoga -Paris , il n’y aura de progrès intérieur que s’il y a une grande honnêteté envers soi-même. C’est le second yama, l’attachement à la vérité. Or dans les début, les progrès du yoga sont avant tout intérieurs.

Cette honnêteté que l’on se doit à soi-même est primordiale puisqu’il s’agira d’accepter ses limites. Si une posture est difficile à réaliser, on ne cherche pas à tricher pour trouver la voie de la facilité, car on risque au contraire de se faire mal. Dans la posture de l’Arc par exemple, on pourra avoir tendance à écarter les pieds faute de pouvoir les monter suffisamment. C’est une erreur car on risque simultanément de cambrer son dos et de se blesser le bas du dos.

On cherchera au contraire à travailler sur ses points faibles, à trouver plus de souplesse dans le dos, les épaules, à étirer l’ensemble de la chaine musculaire. Travailler sur ses tensions en acceptant la vérité de ses propres limites. Mais aussi évacuer ses tensions intérieures.

C’est un point primordial et cela repose sur une limitation du stress qui nous violente et nous accule au mensonge. Le stress faussant notre rapport à soi, aux autres et au monde.

Proscrire les violences pendant le yoga

Le yoga -Paris suppose un équilibre dans la pratique intégrant douceur et fermeté avec la même intensité. Les postures doivent toujours être confortables mais avec la fermeté qui atteste de notre rigueur. Un équilibre à trouver dans les exercices de respiration, dans la méditation. Savoir toujours apprécier chaque instant de notre pratique dans un état de pleine conscience. La rigueur nous accompagne car elle est permet une acuité profonde sur notre respiration et sur chaque mouvement de notre corps. « Être ici et maintenant » en ramenant toujours le mental sur l’expérience du yoga.

Il ne faut donc jamais être impatient et être obnubilé par des résultats à atteindre. On risque alors de forcer et obtenir tout le contraire de ce que le yoga est censé nos apporter. Se blesser au yoga est une ineptie.

Ne pas chercher la perfection. Le risque est de vouloir réaliser la posture montrée par le professeur ou de jeter un oeil sur son voisin. En faisant cela, on sort de soi, on se projette dans un résultat souhaité au lieu de se « ramasser » sur soi dans une écoute attentive de son corps et de ses limites.

Ne jamais négliger ce que notre corps nous raconte. Lorsque nous sommes blessés, courbaturés, il est dangereux de réaliser les postures de yoga en faisant abstraction de ces petites douleurs. Elles signifient des choses que nous ne devons jamais négliger.

Ne jamais se précipiter sous prétexte que nous manquerions de temps. Réaliser rapidement nos exercices, nos postures dans le seul objectif d’avoir eu notre pratique quotidienne est parfaitement contreproductif. Il est préférable de ne rien faire ou mieux encore, de nous poser la question de savoir pourquoi nous n’avons pas su dégager le temps nécessaire pour une pratique sereine et non-violente  du yoga.

Car au final si notre vie ne nous laisse pas le temps de faire du yoga, se pose alors la question de ce que nous nous imposons à nous-même chaque jour. Manquer de temps pour sa pratique du yoga est une forme de violence en soi. Si on manque de temps, c’est qu’on a une nécessité plus grande encore de faire du yoga.

L’ahimsa est un principe éthique fondateur du yoga -Paris-, mais comme nous l’avons dit, cela s’étend bien au delà de la pratique, c’est notre vie qui doit être guidée par ce principe, car le yoga est avant tout un art de vivre.

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